Dorénavant, les institutions sociales mettent de nombreux mois pour régulariser ces erreurs régulières qui suspendent tout paiement. Il faut en effet vérifier chaque détail de chaque dossier à travers des formulaires précis dont beaucoup d’agents ne comprennent pas les tenants et les aboutissants. En conséquence, certaines familles ne touchent plus les allocations dont elles dépendent et se voient obligées de creuser leur découvert ou d’emprunter pour se nourrir. Bien entendu, rien n’est visible puisque sur le papier les droits sont respectés, ce n’est que le paiement qui fait l’objet d’erreurs administratives. Une façon bien française de mettre la théorie en pratique. L’assassinat social se banalise. Un individu peut aujourd’hui être effacé d’un clic et ne plus exister aux yeux de la société. Traité au cas par cas, aucun recours collectif n’est possible, l’isolement social est bien réglé par la machine.
En première ligne, les familles avec un ou plusieurs enfants handicapés. En effet, les structures adaptées faisant souvent défaut, l’État préfère laisser la charge aux parents en échange d’une allocation mensuelle. Cependant, la MDPH, la CAF ou les Conseils Généraux se renvoient sans cesse leurs lenteurs et promettent le pactole quand tout sera réglé. De plus, les nouvelles mesures de simplification impliquent le versement des prestations non plus mensuellement, mais une fois l’année écoulée. Comment élever un enfant handicapé pendant un an sans ressource ? Hélas les familles pauvres ne sont pas des organismes de crédit et payent des intérêts qui s’accumulent tant et si bien que leurs droits s’évanouissent dans la poche du banquier. Nul pactole à la clé, avoir des droits sur un papier ne garanti pas d’avoir quelque chose dans son assiette et des enfants crèvent en silence.
De la mort sociale à la mort physique, il n’y a qu’un pas. Il fut un temps ou l’on stérilisait ou gazait ces enfants et beaucoup de ceux qui ont laissé faire sont morts dans les mêmes chambres à gaz.
Le fascisme ne marche pas sur la France, il est en terrain conquis. La catastrophe n’est pas à venir, elle est en cours ! L’ultra-violence sociale de notre époque n’a d’égal que son langage angélique. La théorie nous parle d’un État de Droits pour parler d’État d’Urgence, de même qu’une chemise de patron à plus de valeur que la vie d’un pauvre. Il parait même que les véhicules diesel ne polluent pas. La novlangue d’Orwell est aujourd’hui dépassée par les pires oxymores et l’administration de Kafka enterrée sous les bugs informatiques.
Comme s’il s’agissait d’attiser encore plus la compétition entre les individus, la situation nous est exclusivement présentée depuis le point de vue des classes moyennes, dangereusement menacées de perdre leurs emplois et leur train de vie moderne. La situation parait aujourd’hui alarmante mais elle n’est pas nouvelle et cette manière de présenter les choses à l’avantage d’occulter ceux qui depuis longtemps triment non plus à chercher un emploi mais simplement à se nourrir quotidiennement. Cinquante années à expliquer au monde qu’au XXIème siècle les robots remplaceraient les salariés furent moins efficaces qu’une publicité pour lessive. L’humain civilisé n’est plus qu’un mythe.
Il est plus rassurant de faire l’autruche en fuyant une réalité qu’on ne souhaite pas connaitre plutôt que de changer cette réalité. C’est pourquoi beaucoup d’enfoirés diront qu’en France il n’est plus possible ni d’avoir faim, ni d’avoir froid. En effet, les bourgeois courant leur footing constituent un sérieux stock de viande. Les classes moyennes doivent comprendre que la menace ne pèse pas sur leurs emplois, mais sur leurs vies.
Ce n’est pas parce qu’on nous prend pour des cons que l’on doit être cons. À moins d’être convaincu du diesel bio, comment croire que des idiots dirigent notre société d’expert ? Cette technocratie suprême où le dogme sacré de la science dépasse de loin celui des autres religions du monde ? Le calcul a pris une place telle dans notre mode de vie qu’il dicte la valeur des choses. Des superordinateurs sont créés pour anticiper les flux financiers et l’on voudrait nous faire croire que nos décideurs avances à l’aveugle. Au vue des lois répressives en réflexion à l’assemblée, il faut être extrêmement naïf pour ne pas voir là une volonté délibérée de nos élites à nettoyer tout parasite de leur société à l’agonie.
La mise à mort des services publics dénoncée depuis longtemps par les syndicats a bien eut lieu et le bas peuple meurt sous la main de l’État. La corruption s’est installée dans toutes les couches de la société, du ministre exilé fiscal à l’agent Pôle Emploi en CDD menacé d’être remplacé par ses clients. Police, Justice, Armée, services sociaux, citoyen lambda fermant les yeux et les oreilles. Tous complices de cet holocauste !
La France est à l’aube des heures les plus sombres de son histoire. Une Guerre Civile est en cours. Alors que toute la France focalise sur une menace étrangère, elle tue silencieusement son propre peuple. En s’en prenant d’abord aux plus faibles, les pauvres, elle s’assure du désintérêt et du silence du reste du peuple, impliquant par la même sa complicité. Ne pas entendre ce qui se passe en Sous-France, c’est collaborer à cette épuration silencieuse et au suicide de masse.
Foule esclave, debout !
C’est aujourd’hui, en cours, sous vos yeux. À tous de réagir ou de mourir coupable. Les pauvres sont comme des rats d’égouts pour les bourgeois. Combien sont-ils à vivre invisibles dans les basses couches de cette société ? Même si certains se laissent mourir faute de moyen, ou s’immolent vainement pour attirer l’attention, combien cherchent à survivre à cette épuration en cours et n’hésiteront pas à se défendre comme ils peuvent ! Loin d’une radicalisation religieuse comme les médias idéalisent la pauvreté, il est simplement question de manger et d’élever ses enfants. Il n’est plus question de mourir pour des idées ou une religion mais simplement de survivre au carnage.
Le banquet des banquiers ne continuera pas sans voir la fureur du peuple exploser.
                                                                                                                                           Eric Blair

PS : Rassurez-vous c'est partout, dans le monde, pareil même au pays de l'Oncle SAM !...